« Je suis le premier de ses venimeux enfants : les Vipers. A mon réveil, ma naissance, je l’ai vu à mes côtés. Il m’a expliqué qui j’étais, qui je devais oublier et qui je devais être désormais. J’ai d’abord été un enfant désobéissant. Il m’a conditionné à lui obéir et à tuer sur son ordre. Notre relation est compliquée. Il est l’Autorité Suprême de la Machine, mon Père. J’exécute ses ordres, ce qui me vaut le surnom recherché de « chien d’Aryan Turner » ou « chien de Pinxit »…mais au-delà de ça, je suis capable de tout pour lui, même de me sacrifier. Même d’affronter mes frères. Au fond de moi, ma vie d’avant me manque et je déteste cet homme. Mon rêve secret serait de trancher sa gorge pleine de mensonges. »

« L’agent V405-02, Centurion, mon frère. Nous portons tous deux la marque des Vipers, nous sommes censés être membre d’une équipe, des frères…Mais nous nous détestons. Blayne est jaloux de mon lien privilégié avec Père, et cherche constamment à me discréditer à ses yeux. Que Père l’ait nommé chef des Vipers ne l’a jamais satisfait. De toute façon, je n’obéis pas à ses ordres. Je suis l’Ombre d’un seul homme. Ça l’énerve. La meute se rit de lui, car son alpha est incapable de gérer un loup solitaire… »

« Toute une équipe de chercheurs a travaillé à la création des Vipers. A l’origine, deux docteurs étaient censés directement concevoir chacun d’entre nous sur mesure : Stevens et MacGraham. Stevens était un humaniste, et refusait de créer un monstre à partir d’un homme. Ses préceptes et ses lamentations ont exaspéré Turner, qui m’a ordonné de le tuer. C’était ma première mission de terrain. MacGraham n’a pas supporté la mort de son collègue. Il soupçonne Père d’avoir quelque chose à voir là-dedans…et moi, je le soupçonne de vouloir me retourner contre lui. J’en ai parlé à Père, et il m’a donné l’ordre de jouer la comédie avec lui, de le mener à croire à une toute autre chose que la vérité. J’aime bien le doc, c’est un homme affable et attentionné envers la bande de dégénérés que nous sommes, nous autres les Vipers. Il ne nous abandonnerait jamais à notre sort…j’en ai fait l’expérience, puisqu’il m’a déjà sauvé d’une autodestruction. Cela dit, si Père m’ordonne de le faire taire définitivement, toutes ses bonnes actions ne m’empêcheront pas d’accomplir ma mission. Vous m’avez programmé comme ça, conditionné comme ça…désolé. »

« Johanna Harlow aurait certainement été une de mes cibles, un jour…Mais elle a atteint mon cœur en premier. Je suis amoureux d’elle. Père en a eu vent. Un de mes frères a sûrement balancé mes défaillances aux entraînements ; et son fils, son vrai fils, lui a révélé ma relation avec Johanna. Il m’a fait la morale. Il a essayé de me détourner d’elle, prétextant que je n’y connais que dalle à l’amour. Okey, de mon temps, je n’ai jamais vraiment connu ça. La survie passait avant ces choses-là. Mais aujourd’hui, j’ai besoin de quelqu’un à mes côtés. De quelqu’un qui aime l’homme et non la machine que je suis. J’ai besoin d’Elle. Elle est en danger à cause de moi…Père enverra surement un de mes frères lui faire du mal. Mais ce jour-là, je serai là. »

« Les agents Vipers sont des expériences vivantes qu’on préfère garder en labo. Cela dit, ça ne m’empêche pas de croiser des collègues. Beaucoup me voient comme une énigme, voire ont peur de moi. Ils savent que je suis un agent secret du boss. MacAlister s’est toujours montrée d’une curiosité malsaine à mon égard. Je n’aime pas qu’on s’intéresse de trop près à moi, car ça revient à s’intéresser aux affaires très privées d’Aryan Turner. J’ai essayé de l’éviter, jusqu’au jour où la sécurité de mon système a détecté une intrusion. J’ai tout de suite su qui c’était. Cette fille cherche quelque chose, et sûrement des gros dossiers… »

« Mes missions m’amènent souvent à Sighthill. Et là-bas, se faire des relations est une question de survie. Je connais pas mal de crapules, de gros bras et de mercenaires. Mel est spéciale. Je fréquentais souvent son bar. Y boire un bon whisky en sa compagnie, discuter de nos faits de guerre, c’était très agréable. Un jour, je lui ai révélé que j’étais amoureux de Johanna…Elle la connaissait. Le monde est petit ! Résigné à l’idée de ce qui allait m’arriver, j’ai demandé à Mel de la protéger. Je pensais qu’on allait me réinitialiser, tout simplement…mais c’était sans compter sur la cruauté de Père. J’espère que Mel n’en a pas trop dit à Johanna, car elle sait ce qu’on m’a fait subir. Elle connait ces choses-là. »