La vieille ville d’Edimbourg a conservé, en dépit des lourdes mutations technologiques de la périphérie, une espèce de caractère pittoresque. On aime s’y rendre dans l’espoir de renouer avec un passé « lointain », ou du moins de voir autre chose que les lignes trop irréprochables de structures futuristes. Le vieux château trône encore, là-bas parmi elles, véritable antiquité s’y frayant difficilement une place. Lieux exigus inspirés de l’architecture médiévale, ils attirent touristes comme résidents en manque de dépaysement. Y vivre est, bien évidemment, hors de prix.

Jadis, la nouvelle ville était censée répondre aux problèmes de surpopulation. Cette fonction a été plus ou moins oubliée. Aujourd’hui, ce quartier regroupe toutes les vitrines des grandes entreprises de biotech, mais également une myriade de grosses boutiques au design très épuré qui n’ont pu s’installer à Old Town. On y trouve généralement une population plutôt aisée, des chefs d’entreprise et des commerciaux surbookés. Les petites gens flânent souvent sans vraiment s’attarder, les prix affichés derrière les immenses vitrines étant définitivement bien au-dessus de leurs moyens.

Situé dans la banlieue dite « chic » d’Edimbourg, ce quartier abrite une multitude de parcs florissants, et offre quantité d’activités culturelles. S’il ne vous plaît pas de jouer au golf, de pique-niquer à l’ombre d’un orme, de voir les animaux du zoo ou de visiter quelque musée, vous pourrez toujours vous offrir une petite balade au calme, ça ne fait pas de mal. Ce quartier est très prisé par la Cour de lumière, qui aime fréquenter les grandes personnalités de la société. Les humains dotés d’augmentations très visibles y sont particulièrement mal vus, considérés comme des « taches sur le paysage. »

Véritable fouillis dénué de sens, le quartier de Sighthill accueille une population aussi diverse que…perfide. Classé « zone noire » par le Conglomérat, ses meilleurs agents sont constamment affectés à sa surveillance. Il s’agissait à la base d’une sorte de ghetto qui s’est développé autour des « cliniques d’internement » de ces jeunes faës rejetés de leurs parents. Les cliniques désormais mises à bas, on vivote parmi ces décombres et au sein d’immeubles tenant plus du bidonville que de l’habitation décente. A proximité de ce ghetto se dressent les camps de redressement du Conglomérat, censés réapprendre aux faës « dangereux » à se comporter convenablement en société. On ne sait pas vraiment ce qu’il se passe là-bas, en réalité, et on ne tient pas à le savoir. On sait seulement que peu en sortent, ou n’en sortent pas indemnes…

Le port d’Edimbourg ne ressemble en rien à quelque port de plaisance. Une multitude de détritus plus ou moins identifiables flottent sur des eaux tellement sombres que même un œil avisé ne saurait en voir le fond. Cette espèce de bitume aqueux particulièrement odorant mouille la coque de cargos toujours plus gros, et toujours plus chargés. Là se déversent des cargaisons destinées aux usines de Pinxit et de ses associés ; et là, à l’abri des regards, se glisse quelque marchandise de légalité plutôt douteuse. Zone mal fréquentée, surtout aux heures les plus avancées de la nuit, Leith n’est définitivement pas un endroit où il fait bon vivre.