Une augmentation, une amélioration, une amplification…appelez-ça comme vous voulez, correspond au remplacement d’un organe humain par une prothèse cybernétique, mais également à la prise de substances dopantes, appelées plasmides.
L’invention de ces prothèses cybernétiques ne date pas d’hier, en revanche l’explosion de leur utilisation se veut plutôt récente. Au départ, il s’agissait essentiellement de membres rudimentaires extrêmement disgracieux ; mais à force de recherches, le Conglomérat –et Pinxit Industries en particulier, est parvenu à étendre sa gamme de pièces cybernétiques à la quasi-entièreté des organes du corps humain. De nos jours, les nouvelles augmentations offrent un design très épuré et classieux, voire invisible puisqu’il est possible de demander la pose d’une chair artificielle. Celle-ci étant hors de prix, seuls les plus riches auront les moyens de se l’offrir.
Le marché moins « chic » des augmentations voit passer des pièces plus standards, moins gracieuses quoique tout de même acceptables. Leur design dépend de leur provenance, de quelle entreprise de biotech les aura construites. Ainsi, le porteur d’un bras estampillé WINSLOW MEDICAL ne ressemblera pas du tout à l’heureux propriétaire d’une prothèse PINXIT INDUSTRIES. Les moins chanceux sont évidemment les gens des bas-fonds de la ville, ceux qui se seront procuré une augmentation plus par obligation que par réelle envie et qui, du coup, auront écopé d’un vieux coucou bancal. Il s’agit généralement d’engins dits de première génération, extrêmement disgracieux et ayant tendance à sérieusement planter.

Les faës ne peuvent s’offrir d’augmentations biotechnologiques. Leur répulsion naturelle face au fer ne leur permet pas une telle folie, et même en l’absence d’une telle faiblesse, les implants souffriraient de bien trop de bugs pour que ce soit supportable.

◊ Les augmentations d’agrément
Ces augmentations généralement portées par une clientèle mondaine reflètent une superficialité affolante. Ce sont elles qui envahissent les magazines de mode trans-humanistes tels que TransMachine, MechMode ou CyberElle. Prothèses rétiniennes aux teintes changeantes en fonction des humeurs –ou tout simplement des fantaisies du porteur ; voire munies d’une gamme d’iris aux motifs divers, modifiables à foison. Implants dermiques localisés octroyant la capacité de changer de tatouage à volonté. Boosters amplifiant les capacités intrinsèques du corps, améliorant la croissance, l’accélérant, la ralentissant…vous rêviez d’une superbe poitrine ou de jambes interminables, rapidement et sans trop vous abimer ? Essayez ce type de chirurgie, vous serez ravie !

◊ Les augmentations de performance
Les gens qui en ont les moyens, et surtout les sportifs, sont friands de ces augmentations ; à tel point que les autorités compétentes furent obligées de règlementer les compétitions sportives, voire d’en organiser de nouvelles spécialement destinées à des participants augmentés.
Le terme « augmentations de performance » concerne également les implants à visée thérapeutique. Remplacement d’un membre organique suite à un accident, d’un organe à cause d’une maladie, etc. Ceux qui souhaitent obtenir ce type de prothèses, et qui ont des moyens plutôt limités, doivent demander un dossier aux cliniques AMPLib. Elles décideront s’il y a lieu ou non d’accéder à la requête et de procéder à une opération. Oh et, évidemment, il y a toujours le marché noir…Si vous n’avez pas froid aux yeux et tenez absolument à vous faire augmenter, le Chop Lab se fera un plaisir d’exaucer votre souhait, à condition d’aligner les billets verts.

◊ Les augmentations de combat
A l’instar de l’armement lourd, ces prothèses apparaissent rarement sur le marché. A moins d’appartenir aux corps de sécurité des sociétés de biotechnologie, ou d’avoir de bonnes relations, il est pratiquement impossible de se procurer de ces engins. Evidemment les chanceux trouveront leur bonheur au marché noir, dès lors qu’un agent de sécurité imprudent sera tombé entre les griffes de quelque bande de Recycleurs et se sera fait désosser ; mais une telle aubaine est plutôt rare.
Les augmentations de combat les plus courantes, ou du moins celles qu’on voit le plus souvent en « vente règlementée » ou au marché noir, sont issues des usines de Winslow Medical. Pinxit Industries semble plus frileuse en la matière, toutefois ce n’est qu’une apparence. D’aucuns disent qu’en secret la société « fabrique » des super-soldats augmentés à grands renforts de prothèses de pointe. Des cyborgs hyper entraînés, entièrement dévoués aux intérêts de leur employeur, voire dénués d’âme.
Dans le monde impitoyable de la rue, les augmentations militaires renforcent généralement le corps de chefs de gangs, ou des meilleurs poulains de quelque organisateur de combat de la Fosse. Qu’elles proviennent de Pinxit Industries ou de Winslow Medical, elles ont toutes été arrachées du cadavre sanguinolent d’un de leurs agents rudement maîtrisé. Cela explique pourquoi elles ont tendance à planter, puisqu’elles sont souvent fabriquées sur mesure ou bourrées de dispositifs de sécurité d’une complexité affolante. Hacker ces engins requière un doigté de chirurgien et une patience de moine tibétain.

Produit de la société Donovan Inc. Pharmaceutics, la neuropozyne est le médicament antirejet que tout patient se voit prescrire après une opération augmentative. Administrée tous les trois à six mois en fonction de la réaction du système immunitaire du patient, elle doit être prise à vie. La moindre abstention entraîne de sévères douleurs, un rejet violent de l’implant, voire la mort. Le prix démesuré de cette drogue explique pourquoi tout le monde n’est en mesure de se la procurer comme conseillé, et pourquoi on voit souvent des cyborgs débraillés mendier en pleine rue ou se battre dans la Fosse.