Famille Ϟ Un père allemand membre important de Purity First, une mère écossaise elle aussi membre de Purity First. Niveau de vie Ϟ Riche Emploi et études Ϟ Professeur des écoles dans un établissement privé. Résidence Ϟ Stockbridge



Pouvoirs Ϟ Aucun. Améliorations Ϟ Aucune. Atouts Ϟ Son intelligence et son sens de l'observation. Sa ténacité et son côté perfectionniste jouent aussi en sa faveur. Faiblesses Ϟ Physiquement fragile et a la mauvaise manie d'attirer les ennuis et les mauvaises personnes.



Le premier trait de caractère que l’on citerait pour décrire Johanna est sa patience. Elle sait qu’elle obtiendra ce qu’elle veut que se soit aujourd’hui ou bien l’année prochaine. Pour elle, pas d’impératif temps, chaque chose à son heure, chaque voyage possède ses étapes. Si vous cherchez à énerver la demoiselle vous pourrez essayer par tous les moyens que se soit, rien y fera et elle vous regardera d’un calme olympien. Si toutefois vous parveniez à accomplir un tel miracle, vous feriez mieux de filer. Non pas qu’elle soit violente, Johanna sait se défendre et si elle n’est pas friande de contre attaque physique, son intelligence et son sens de l’observation frappera à sa place, là où ça fait le plus mal. Oui, Johanna n’est pas du genre à cacher des vérités, toutefois, elle préfère (et c’est le cas la majorité du temps) les énoncer avec diplomatie et souplesse.

Ce petit brin de femme, bien qu’issu d’un milieu riche et ayant toujours bénéficié de la meilleure des éducations a une sainte horreur des mondanités voir d'être entouré de gens tout court. Elle sait se comporter en public mais elle préfère de loin le charme de l’océan et de jolis paysages avec si possible un livre à la main. Si vous ne la trouvez pas dans ces coins là inutile de chercher bien loin, elle sera tout naturellement ou chez elle ou dans un musée, attisant sa curiosité naturelle et sa soif d’apprentissage toujours grandissante. Avec un sens de l’esthétisme aiguisé et adepte de la beauté pure et délicate, vous l’aurez compris, les mécas, elle aime pas.
Son éducation figée et issue de plusieurs générations exclusivement puriste, elle ne s’adapte pas à la réalité qui l’entoure. Son tempérament rigide et perfectionniste (certainement hérité de son côté allemand) l’oblige à réprouver avec véhémence le choix de ses contemporains et l’empire toujours grandissant du Conglomérat.

Se torturer, se charcuter, devenir une droguée de bas étage et se ruiner, très peu pour elle, Johanna n’y voit nul intérêt et a même tendance à trouver idiote toute personne adepte de ces sauvageries contre natures et totalement à la masse point de vue écologie.
Pas de pitié dans son regard si vous êtes dépendant et vous retrouvez à la rue. Vous l’avez cherchez, vous n’avez plus qu’à assumer. Un avis tranché (et un peu tête de bois), inutile de tenter de raisonner cette jeune femme.

Le don de soi et la gentillesse elle connaît oui, mais le montre uniquement à qui en est digne d’intérêt. Johanna peut être adorable et avoir le coeur sur la main si vous faites parti de son univers privé. Peu rancunière, le sourire facile, elle n’est pas du genre à ramener sa richesse sur le tapis. L’étalage c’est pas son truc. Elle ne va pas facilement vers les personnes, réservée de nature, mais si vous réussissez à l’approcher (et que vous n’êtes pas fourni de membre en métal) nul doute qu’elle saura vous apprécier à votre juste valeur, avec vos défauts tout comme avec vos qualités et sera présente si vous en avez besoin, loyale et fidèle.

Histoire

Dans une rue de Leith, 23h34:

Quel crétin. Je suis en train de crever dans la rue, au milieu de gens qui s’en foutent ou qui sont simplement dans la même galère et j’ai même pas envie de 
m’en sortir. J’ai déconné, je pensais pouvoir être plus malin, je pensais que ça me rendrait plus fort, plus imposant. Ouais... vachement imposant à côté d’une 
bouche d’égout. C’est elle qui avait raison, je crois, sûrement. Au moins pour mon cas. Elle aussi c’est une idiote, madame perfection. 
Je m’entendais bien avec elle avant, y’a longtemps. Elle aussi elle déconne grave. Je me rappelle bien, j’ai grandi avec elle, mademoiselle Harlow. Mes 
parents taffaient -je crois que c’est encore le cas- pour sa famille dans cette immense baraque de riche.
Johanna, elle, c’était la fille unique, la gosse parfaite. Toujours bien habillée, toujours brillante, jamais un pet de travers, jamais de connerie. Chiante. Voyez le 
genre? La fille unique à un papa et une maman blindés de fric.

Faut dire, parfois je la plaignais. Parce que ouais, elle manquait de rien ça c’est clair mais quand on regardait bien, ses vieux étaient toujours derrière elle, 
complètement fanatiques à chercher en elle la perfection. Tarés. La pureté, une notion qui ne leur échappait pas et qui se voyait dans leur manière de penser 
malgré leur précaution, ben ça leur était carrément monté au cerveau. Chacune de ses paroles étaient surveillées, le moindre de ses mouvements, son 
apparence, tout. Elle devait faire gaffe tout le temps à tout ce qu’elle faisait. J’ai appris à plus me plaindre de mes parents après ça pouvez me croire. 
Souvent je les entendais lui raconter des conneries sur les mécas, conneries qu’ils semblaient croire véritablement! J’avais huit ans, elle sept, je comprenais 
pas tout même si j’en ai gardé un petit souvenir. Ca causait naturel, religion parfois. Des paroles prononcées avec tant de conviction qu’elle ne pouvait que 
hocher la tête et y croire. 

Maintenant je sais qui ils sont. Mais ça change rien, ils ont toujours autant d’attente sur Johanna. Je suis resté pote avec elle assez longtemps pour le voir. Ca 
me faisait chier pour elle, la voir aller à chaque réunion Purity First, faire deux trois boulots pour eux -là j’en sais pas plus mais je crois pas qu’elle en soit fière-. 
Elle a jamais rien fait sauter ça c’est sûr en revanche, des petits travaux pour désorganiser des travaux en cours, la destruction de certaines pièces, ça ouais 
c’est déjà fait. Jamais seule mais fait. Je pense qu’ils vont pas s’arrêter là dans leurs projets pour elle mais je connais un minimum la demoiselle. Elle pense 
pas aller plus loin pour le moment. Et ça doit rudement emmerder ses vieux! Je pense même qu’elle doit subir quelques pressions et pas mal de relances de 
leur part. Elle reste discrète, j’ai jamais rien su de plus mais ça c’est une valeur sûre!

Parfois j’allais vers elle pour discuter, mais elle était déjà pire que bornée. Elle avait pas le droit de parler de ces trucs avec moi et elle était plutôt obéissante. 
Puis je me voyais mal insister. Je voulais pas l’emmerder pour éviter que mes parents soient renvoyés. Alors je me la fermais et je posais plus de 
questions. Je me contentais d’observer. 
J’ai pratiquement grandi avec Johanna toutes ces années. Mais vous faites pas d’idées hein! Elle était trop ennuyante pour moi avec son piano, ses dessins et 
toute cette attitude parfaite reloue. Moi j’étais plutôt le genre à sortir, faire la fête avec des mecs aux poches aussi démunies que les miennes. J’ai été plutôt 
déçu au bout de ces dernières années, je la voyais intelligente et elle partait dans les mêmes délires que ses parents. Et elle, elle sortait jamais de sa petite 
bulle à la con. Faut pas mélanger les torchons et les serviettes comme on dit.
Moi, j’ai pensé comme un con que je pouvais peut être l’embarqué un soir dehors, histoire de lui faire voir autre chose que la vérité spéciale de ses vieux. Lui 
faire éprouver des trucs réels, de la vie de tous les jours, du fun, du délire.
Ca s’est pas très bien passé. Elle a regardé partout autour d’elle avec un air que j’avais pas encore vu. Genre une bonne soeur dans un bordel vous voyez? 
C’était plutôt amusant à voir en fait. Jusqu’à ce qu’elle fasse le plus simplement du monde demi tour en envoyant chier des potes à moi venus la saluer avec 
leur méca (ouais j’ai un peu exagéré j’aurai dû y aller molo mais j’ai jamais su anticiper les réactions, encore moins les siennes). Elle a rien dit, elle m’a simplement regardé puis s’est barrée. Quand j’ai voulu y retourner le lendemain pas moyen de l’approcher, j’avais même plus accès à leur baraque. Ca va que mes parents ont pu continuer mais moi leur piscine me manque!

J’ai eu quelques nouvelles grâce à mes vieux. Elle a fait ses études, première de classe, rien
qui change. Elle a reçu son diplôme et a été direct embauchée dans une école privée. Ca m’a fait rire qu’elle devienne prof pour des mômes. Je mettrai même ma main à couper qu’elle a fait ça pour aider Purity First. Faut dire que des gosses c’est facile à manipuler surtout sur de longues périodes. Elle doit certainement leur débiter des conneries sur l’écologie, les dangers de se laisser tenter par des améliorations ou l’utilisation des plasmides. Je me dis que si y’a des parents adeptes dans le groupe, elle va avoir quelques ennuis. Je pense qu’elle s’en fiche, qu’elle est persuadée de ce dont elle leur parle après faut aussi que je me dise qu’elle est pas con ou suicidaire. Elle doit avoir sa manière d’aborder les choses et de les faire passer en douce. J’espère pour elle en tout cas.

J’ai essayé de la revoir, en fait me fallait de la tune pour des plasmides. J’ai attendu qu’elle sorte de sa chère école. Elle ma simplement et purement envoyé bouler, voir ma traité avec la plus grande des indifférences. Je peux pas vraiment lui en vouloir, je la connais depuis le temps mais je savais pas quoi faire et elle a refusé en plus! Bref. Je suis en train de crever et tout le monde s’en fout.

Stockbridge, 00h15

Cher Journal,

La Boétie disait «Ils veulent servir pour avoir des biens : comme s'ils pouvaient rien gagner qui fût à eux, puisqu'ils ne peuvent pas dire de soi qu'ils soient à eux-mêmes».
Je me demande si tout le monde voit la même chose dans cette phrase ou si là encore chacun y émet un avis personnel qui l’arrange.
Je suis passée en ville aujourd’hui. J’ai vu les parents de Tom. Il ne va pas mieux, et ça m’attriste. Un tel gâchis. Je ne serai jamais en mesure de comprendre la manière dont il a pu ainsi se transformer en une espèce de drogué, et je ne parle pas de ses fréquentations!
On avait grandi ensemble pourtant, ma maison lui a toujours été ouverte, je pensais qu’il pourrait s’en servir malgré le statut moins chanceux de ses parents, apprendre avec moi, gravir des échelons? Il doit traîner dans une ruelle sombre et miséreuse à l’heure qu’il est. Eh bien, qu’importe, il l’a cherché.
Moi, je viens de corriger les cahiers de mes élèves. Ils sont tellement adorables à cet âge, ils ne déçoivent personne, c’est ce que je préfère chez eux.
Mes parents m’ont appelé dans l’après-midi, ils ont de nouveaux projets en tête et veulent que j’y participe. C’est un peu plus dur à envisager pour moi que les autres fois. Et je commence à me demander s’ils ne sont pas logés à la même enseigne que toutes ces autres personnes adeptes à la transformation d’un corps qui sait se suffire à lui-même. Avec plus de noblesse certes, mais au fond, il faut bien l’avouer, ils sont emportés dans leur idéologie violente et sectaire. J’aimerais qu’il y est une solution plus douce. Je n’ai pas encore dit oui et je ne sais pas si je vais le faire mais si je refuse, j’ignore la manière de leur apporter ma réponse. Ils savent être insupportables j’en garde de très mauvais souvenirs et je n’ai pas très envie que ça recommence. Je me demande même s’il ne faut pas que je disparaisse un peu de la circulation histoire d’avoir une vie rien qu’à moi. Je n’ai jamais vécu que pour leurs jolis yeux et avoir leur fierté, jamais d’encombres, jamais d’ennuis et une vie banale à bien y regarder. J’aimerais discuter avec d’autres personnes, voir découvrir un peu plus les Faës, je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de parler longuement avec eux. J’aimerais que ça change, me poser les bonnes questions et y trouver des réponses qui me correspondent. J’ignore si je vais y parvenir, ma situation reste confortable malgré tout mais... et si j’avais tort?