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 Skylar Kenway ◊ Pinxit's attack dog ;

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Méca-humain
Skylar J. Kenway
AGENT VIPER : SHADOW

Ϟ Mensonges proférés : 562
Ϟ Richesses amassées : 885
Ϟ Epitaphe : 01/06/2014
Ϟ Pseudonyme : Blackbird ~
Ϟ Crédits : Blackbird ~
Ϟ Gagne-pain : Agent Black Viper, chien d'attaque de Pinxit Industries, assassin professionnel.
Ϟ Liens utiles : Ϟ Ma fiche -
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Skylar J. Kenway

Behind the Mirror
Ϟ Maestria:
Ϟ Murmures infondés:
Ϟ Réputation:
Skylar Kenway ◊ Pinxit's attack dog ; Left_bar_bleue554/3000Skylar Kenway ◊ Pinxit's attack dog ; Empty_bar_bleue  (554/3000)

MessageSujet: Skylar Kenway ◊ Pinxit's attack dog ;   Skylar Kenway ◊ Pinxit's attack dog ; EmptyDim 28 Juin - 21:35

Skylar Jared Kenway

Informations

Famille Ϟ Lysa Lexington-Kenway, mère, décédée d’une leucémie en 2020. Père inconnu. Niveau de vie Ϟ Riche. Le meurtre, ça paye bien, encore plus quand on bosse à la solde de Pinxit. Emploi et études Ϟ Nettoyeur corrosif et à ne pas laisser à la portée des enfants. Ha-ha-ha. Plus sérieusement, assassin professionnel, tueur à gages à ses heures perdues. Résidence Ϟ Newtown.


Capacités
Humain augmenté de la tête aux pieds, Shadow possède un certain nombre d’implants de qualité, estampillés Pinxit Industries.

Améliorations du crâne –
● Système de communication COM-Link 2.3
Ce système de communication permet de recevoir et de transmettre des messages sans générer des sons audibles, grâce à une micro-puce directement implantée à proximité des tympans. Les signaux vidéo accompagnant les transmissions entrantes sont directement projetées sur la rétine.
● Système GPS
● Système de ciblage EasyTarget 1.5x
Ce petit appareil permet de « marquer » des cibles et de suivre leurs mouvements en attendant le moment le plus propice à l’attaque. La distance maximale ne dépasse pas les cent mètres. Une icône apparaît dans le champ de vision du cyborg, améliorant sensiblement ses opérations de furtivité. Comme l’ensemble de son système, cet implant est sensible au brouillage.
Trois cibles au maximum peuvent être marquées.
● Evolved - Invisibilité
Elle est imparfaite à moins d’une parfaite immobilité. Voilà pourquoi Shadow est capable de rester immobile durant de longues minutes, et en partie pourquoi il semble si impassible. Il a appris à maîtriser le moindre muscle de son corps, fut-il bionique, car un simple frémissement trahit sa présence. Comme un mirage, comme l’ondoiement d’un champ de force, le mouvement de son corps fait trembler sa cape d’ombre.

Amélioration des yeux ; yeux cybernétiques –
● Vision nocturne Night-Watch sensitive
Les yeux de Shadow s’adaptent automatiquement à la luminosité ambiante, cependant il lui est possible d’activer manuellement sa vision nocturne. Celle-ci lui permet de voir dans l’obscurité comme en plein jour, mais en contrepartie, toute lumière trop vive l’aveugle momentanément.
● Vision thermique
Grâce à cette amélioration, Shadow est littéralement capable de « voir à travers les murs », du moins dans une certaine mesure. Il peut effectivement distinguer des silhouettes à travers des surface d’une densité raisonnable, et à condition que les cibles émettent une quelconque chaleur.

Amélioration du thorax –
● Système de soin sentinelle Sentinel RX Health System
Comme son nom l’indique, cet implant constitue une sorte de « sentinelle » à l’intérieur même du corps de Shadow. Des sondes microscopiques sont reliées à ses organes vitaux et fournissent des données biomédicales en temps réel à l’unité centrale. Cette unité suit son état de santé et entraîne une procédure de rétablissement d’urgence en cas de blessure critique. En réalité, l’unité centrale déclenche des modules secondaires censés stimuler la réaction de guérison du corps humain. Evidemment, ce ne sont pas des « soins » à proprement parler, seulement une sorte de système de contention des dégâts permettant de gagner de précieuses secondes, dans l’attente de secours plus efficaces.
● Respirateur implanté
Le respirateur est directement fixé dans les bronches primaires, zone de jonction entre les poumons et la trachée. Il purifie l’air inspiré avant de le transmettre aux poumons, évitant une intoxication via gaz toxique.

Améliorations spinales –
● Booster de réflexes Quick-Action 1.4
De minuscules implants électriques boostent les capacités du corps humain via l’excitation ponctuelle des fonctions du système nerveux. Ils permettent de réagir plus rapidement qu’une personne « normale » en situation de danger, améliorant l’agilité.

Amélioration des bras ; membres cybernétiques –
Comme ses jambes, les bras de Shadow sont artificiels. Grâce à ces prothèses, il peut porter de lourdes charges (dans la limite du raisonnable évidemment), briser des surfaces affaiblies et mieux supporter le recul de ses armes. Ses avant-bras contiennent chacun une lame soigneusement affutée ; son arme de prédilection lors de ses missions d’assassinat.

Amélioration des jambes ; membres cybernétiques –
Ces jambes synthétiques permettent à Shadow de courir plus vite, de sauter plus haut et de mieux supporter les chutes. Contrairement aux membres cybernétiques d’autres Runners, ceux de Shadow ont été créés sur mesure afin de maximiser ses capacités de furtivité. Du coup, des amortisseurs en fibres musculaires synthétiques diminuent considérablement le bruit causé par la lourdeur de ses membres, le rendant silencieux comme une ombre.

De manière générale, Shadow attaque ses cibles au corps à corps, se glissant derrière elles en toute discrétion et les neutralisant rapidement. Cependant, certaines situations exigent un comportement particulier, un tir à distance notamment. Du coup, le cyborg est toujours équipé de deux pistolets munis de silencieux, et d’autant de cartouches que de cibles à abattre. Parfois il emporte une ou deux grenades à gaz, censées endormir un certain nombre de cibles dans un espace clos. Juste au cas où le patron viendrait à lui demander de « ne pas faire trop de dégâts » …

Atouts Ϟ Les implants de Shadow maximisent sa furtivité. Couplés à un entraînement rigoureux, ils font de lui un excellent assassin. Il est moins doué au combat de type « bataille rangée » néanmoins.

Faiblesses Ϟ Comme toute machine ou demi-machine, Shadow est extrêmement vulnérable à la magie. La présence des faës entraîne des dysfonctionnements de son système, allant de « gênants » à « extrêmement handicapants. » Malheureusement il ne peut rien faire contre, hormis déconnecter un maximum de fonctions annexes de ses améliorations, ne se contentant de fait que du strict minimum vital. D’ailleurs, ces améliorations ont toutes des limites et des faiblesses intrinsèques (cf. supra).
S’il est un excellent assassin, force est de constater sa faiblesse face à des adversaires usant de force brute. Son agilité en sus de son caractère plutôt vicelard et imaginatif lui permet de faire le poids, à condition qu’il ne se fasse pas attraper.
A côté de ça, Shadow est incapable de travailler en équipe. Il préfère se débrouiller seul, car « on n’est jamais mieux servi que par soi-même », quitte à recevoir des indications via son communicateur. Son caractère flegmatique en fait un très mauvais coéquipier, et en plus de cela, il souffre d’énormes difficultés à supporter l’autorité. Certes il obéit au doigt et à l’œil du Patron, toutefois cela ne l’empêche pas de se montrer insolent dès lors que quelque chose le contrarie. Il ne cause pas beaucoup, très taciturne de nature ; mais quand il se décide à ouvrir la bouche, il ne s’atermoie pas une seule seconde quant à l’éventualité de froisser son interlocuteur en le gratifiant d’une vérité cinglante.


Descrition mentale

Au-delà de ses capacités physiques, de sa prestesse et de sa finesse, sa perfection naît de son caractère étrangement flegmatique. Shadow fait montre d’un extraordinaire sang-froid. Son être est fait de glace. S’il sent la peur, on se demande volontiers s’il est capable de l’éprouver ; de même qu’on se demande s’il a un jour fait montre de clémence. Car le cyborg est implacable. Inutile de l’implorer, d’essayer d’éveiller en lui un semblant d’empathie…s’il vous a en ligne de mire, vous êtes mort. Ses sentiments se sont évanouis dans son travail scandaleux. Et ce travail l’aveugle au-delà même de la raison. On lui ordonne de tuer, il demandera qui est la cible. Où la trouver ? Aucune importance. Rien ne vaut le frisson de la chasse. Shadow est un excellent pisteur et, tel un prédateur, il prendra un immense plaisir à se jouer de sa proie.
Malgré qu’il ne semble être un sentimental, Shadow s’adonne souvent à de longues contemplations. On l’entreverra un moment, fugace, au faîte d’un toit des docks, assis à regarder la mer. Il cherche l’évasion, la fuite même de sa propre condition. C’est une âme qui déambule, enchaînée à la pénombre. Il erre et rôde en même temps.
Et quand on requière ses services, toujours il se montre. Il se glissera dans votre dos, et attendra votre ordre.
Description physique

Aucun doute possible à ce sujet, Shadow assume totalement ses implants, et se joue même des réactions de dégoût des puristes. Ayant refusé la pose de chair artificielle, le cyborg arbore fièrement ses membres cybernétiques comme s’il était véritablement né avec. Son corps est couturé de cicatrices, issues de combats et surtout de chirurgies répétées. Son torse est le plus atteint, la zone claviculaire étant zébrée de tissu cicatriciel, voire de boulons directement enfoncés dans sa chair. Une disgrâce analogue apparaît au niveau de ses jambes, à mi-cuisses, là où les prothésistes ont sectionné ses membres organiques au profit de leur homologue cybernétique. Son visage triangulaire aux formes agressives, comme taillées au couteau, a également subi quelques altérations. Des cicatrices barrent ses arcades sourcilières, mais également son front, dénonçant à la fois la présence d’yeux mécaniques mais également de puces cérébrales. D’ailleurs, ses yeux…ces espèces de prunelles d’un bleu saturé à outrance, rappellent quelque peu l’objectif d’un appareil photo quand ils se mettent en mouvement. Un discret « PINXIT 604-25 » apparaît le long de la courbe de la pupille, les mauvaises langues se plaisant à dire que « Pinxit vous regarde » constamment.
Démonstration de flemmardise ou style particulier, Shadow ne prend jamais véritablement le temps de se coiffer, sa chevelure respectant à la lettre sa propre image. Farouche et indomptable. Son visage arbore également une pilosité plutôt fournie qu’il ne compte raser qu’en cas d’Apocalypse.
Côté fringues, force est de constater son manque d’intérêt vis-à-vis des questions de mode. Shadow porte exclusivement du noir, et par-dessus cette tenue hautement festive, il n’oublie jamais de mettre son manteau de cuir fétiche. Noir, bien évidemment.

34 ans d’apparence

Né le 6 avril 1999

Détroit

Humain Augmenté

Conglomérat

Blackbird



Histoire

Plic, ploc, plic, ploc…, goutte le lavabo. Ce seul bruissement résonne comme une cacophonie en cette pièce où règne une obscurité stagnante. Face à un miroir sale au cadre rouillé, Shadow contemple son reflet. Le bleu irréel de ses yeux brille de cette lueur froide et vaguement malveillante. Ses iris s’agitent, tournent sur eux-mêmes tel un objectif d’appareil photo, en un bruissement discret qu’étouffe cet entêtant égouttement des eaux.
Il se souvient.

Acte 1 – L’enfant prodigue
Détroit ◊ 1999 - 2015


Journal du Dr. Lysa Lexington-Kenway
◊ 6 avril 1999.
Ça y est. Le sujet 75-06N a accouché. L’enfant est un jeune garçon de 2,7 kilos, ce qui est raisonnable, quoiqu’un peu faible. Nous l’avons ausculté et malgré cette légère maigreur, il semble en excellente santé. Sa mère ne souhaite pas le garder, il sera donc un *tousse* pupille de notre entreprise. Conformément au protocole du projet Espérance, nous procèderons à une première prise de sang d’ici une semaine.

◊ 7 juin 1999.
C’est extraordinaire. Les premiers tests sont concluants et annoncent d’excellents résultats. Rappel de l’expérience : nous avons réuni dans une boîte de Pétri des cellules immunitaires de 99-05S, Skylar, et des cellules d’un individu X. Une semaine plus tard, les cellules immunitaires n’ont présenté aucune réaction. Conclusion : absence de phénomène de rejet. Le projet est sur la bonne voie !

◊ 4 janvier 2000.
Skylar…*silence* 99-05S, je veux dire, grandit tout à fait normalement. Nous poursuivons les prises de sang et les tests de compatibilité cellulaire. Je continue à croire que, au regard du bien-être de l’enfant, il est important de le confier à une mère. Je refuse de le voir comme un vulgaire…cobaye. Ce serait contraire à nos engagements.

◊ 22 mars 2000.
Compte-rendu de la réunion de ce 22 mars 2000. Mes observations ont été relevées, entendues, et on m’a accordé la garde de Skylar. Il quittera le laboratoire dès ce soir. J’espère que ce dépaysement améliorera son moral, qui était vraisemblablement au plus mal ces derniers temps.

« J’ai grandi comme un enfant normal né une cuiller d’argent en bouche. Si Lysa Kenway n’a jamais été ma mère, cela ne l’empêchait de se conduire comme telle et de me donner tout l’amour qu’un gosse est en droit d’espérer. J’étais à la fois son trésor et celui de Wayland Inc., mais ça, je l’ignorais. L’entreprise veillait à ce que jamais je ne manque de rien. J’ai fréquenté les meilleures écoles, de ces établissements religieux où discipline et résultats étaient de mise. Je faisais du sport, entretenais mon corps et suivais une rigoureuse hygiène de vie. Maman et mon parrain y veillaient. Souvent elle m’emmenait là-bas, à la grande tour Wayland Inc., dans ces labos qui puaient le détergent. J’y subissais des batteries de tests, des relevés et des prises de sang. Elle me disait que j’étais l’espoir de l’humanité. A l’époque, je ne comprenais pas ce que ça signifiait. »

Interlude – Saveur d’Apocalypse
Errances ◊ 2015 - 2020


« Je m’abrutissais devant la télé ce jour-là, mon saladier de chips à la main. Le stéréotype d’un jeune feignant de ma génération. Je regardais un dessin animé stupide, le genre old school bourré de rires enregistrés, jusqu’à ce que ma mère se pointe et zappe en me sermonnant à sa manière. Tu ferais mieux d’étudier, disait-elle en sachant pertinemment que ça tombait dans l’oreille d’un sourd. Et bla, bla, bla. Je ne l’écoutais même pas. Un instant, je crus qu’elle s’était calmé toute seule. En voyant son visage déconfit, ses yeux exorbités et sa bouche figée sur un cri, je compris que quelque chose de grave était arrivé. La chaîne d’info nous annonçait de but en blanc la chute de notre pays. Ma mère devint complètement folle. Elle se précipita à l’étage et commença à faire nos bagages. »

– Maman ?

Skylar monta prudemment l’escalier, comme s’il craignait d’approcher sa propre mère. Lysa était en état de crise, une véritable psychose. Elle bourrait les sacs de voyage de vêtements, se fichant éperdument de les froisser ou non. Un comportement étonnant, Skylar l’ayant toujours connue foutrement perfectionniste et maniaque. Il la regardait faire, impuissant.

– Qu’est-ce qui t’arrive ?
– Il faut partir.
– Pourquoi ?
– Ils te voudront, Skylar. Tu seras leur dernière chance de sortir de cette merde.
– Qui ça, ils ?

Elle cessa une seconde ses aller-retours de l’armoire au lit, et dévisagea son fils.

– Je…t’expliquerai. Viens, il faut y aller.

Elle le traîna de force à la voiture. Dès qu’ils furent installés, Skylar empoigna le frein à main, empêchant sa mère de démarrer.

– Tu vas m’expliquer. Tout de suite.
– Sky…
– Tout de suite !

Lysa exhala un profond soupir et fixa l’horizon, assaillie d’une soudaine et vive culpabilité, mêlée d’une once de mélancolie.

– Le projet Espérance…tu es son accomplissement.
– Quoi ?
– Tu es…né en laboratoire. Sans moi, tu ne serais qu’un bien de Wayland Inc., et c’est ce que tu redeviendras s’ils te mettent la main dessus. J’ignore ce qu’ils feront de toi…Tout porte à croire qu’ils te vendront, ou t’utiliseront. C’est leur seul moyen de survivre à cette crise.
– Et tu m’as caché ça toute ma vie ? Tu croyais quoi, que j’allais bien le prendre ?
– Accable-moi de reproche si ça peut te soulager, je le comprendrais…mais pas maintenant, je t’en prie. Ce n’est pas le moment.

Skylar dévisagea longuement sa mère et, à gestes comptés, les articulations des doigts subitement raidies, il lâcha le frein à main.

« On a roulé. Longtemps. Je me rappelle avoir fixé la jauge d’essence, espérant la voir un jour tomber à zéro et nous forcer à nous arrêter. On a emménagé au Texas, je crois bien, même si on n’y est pas resté longtemps. Ma mère devenait complètement parano. A ses yeux, simplement changer de nom et de ville ne suffisait pas. Elle craignait de voir un jour des gars de Wayland frapper à notre porte. Moi, j’ai mal vécu ses cachotteries. Petit à petit je me suis éloigné d’elle, et j’ai vécu une vie de débauché. Mes absences au lycée se multipliaient et mes fréquentations se dégradaient. Je me suis mis à fumer, j’ai touché à la drogue. Franchement, j’essayais de me foutre en l’air en prenant le plus de bon temps possible. Une mentalité « fuck you all » que je regrette aujourd’hui. J’aurais mieux fait de m’occuper de ma mère, et de profiter de sa présence.
Le 17 juin 2020, elle est décédée d’une leucémie. Sa mort m’a fait un choc, si bien que mes sentiments s’en trouvèrent totalement anesthésiés. Je ne ressentais rien, ni chagrin, ni colère…rien du tout. Je me suis tiré de chez nous, j’ai rejoint la bande de vauriens qui m’avait accueilli…et j’ai disparu. »

Acte 2 – Le rider solitaire
Errances ◊ 2026 – 2033


Il haletait. Des gouttes de sueur suintaient de sa nuque et dégouttaient, s’amalgamant au sang du cadavre. A califourchon sur sa victime, Skylar la regardait d’un air ahuri. Il venait de tuer un gars de son âge…C’était comme ça, la loi de la jungle. L’état martial avait été déclaré et les voyous, ces chiens errants en marge de tout ce merdier, défendaient leur territoire, défendaient les leurs. Skylar jeta un œil à Kyle, le gamin de douze ans qui, grâce à lui, avait la vie sauve.
Tout ça à cause d’une boîte de corned-beef.
Il se redressa et lui ébouriffa les cheveux.

– Ça va, gamin ?

Le gosse hocha frénétiquement la tête. Sky le gratifia d’un sourire et jeta un œil à sa veste. Son épaule était vierge de tout symbole de gang. Ce gosse errait, tout seul. Si on l’abandonnait-là, il mourrait comme tous les autres.

– On va soigner ça, dit Skylar en examinant son visage. Tu viens ?

« On était des fugitifs. Des jeunes et des vieux que la vie a malmené. Pas d’attaches, pas d’avenir. On survivait juste en évitant les villes, leurs émeutes et leurs champs de ruines envahis de militaires. J’y ai mis du mien, j’ai nourri et protégé ce ramassis de gamins débraillés ; et le jour où Shawn s’est fait descendre, j’ai dû le remplacer. Ça n’avait rien de glorieux, m’enfin…c’étaient tous mes petits frères, et je tenais à les garder en vie.
On a tous crus que les choses s’arrangeraient. Quels cons nous étions tous. Un matin, en ramenant des vivres chapardées, j’ai vu l’annonce à la télé (elles tournaient encore dans les vitrines des commerçants). Les Etats-Unis avaient été déclarés ‘zone de combats armés’. C’était foutu, y’avait rien à faire.
On avait entendu causer d’un cargo de Winslow Medical, à destination de l’Europe. Le Lady Mariana. Désespérés comme on l’était, on a choisi de quitter le pays en embarquant clandestinement. C’était une mauvaise idée. »

Acte 3 – Nouvel âge
Errances ◊ 2033 – Aujourd'hui


Le ronronnement de la machinerie les berçait. Le bateau tanguait d’une manière imperceptible, et l’on entendait les vagues frapper la coque de fer. Tout le monde dormait. Seule Anna et sa mère étaient éveillées, blotties l’une contre l’autre. La gamine était toute tremblotante malgré les couvertures, et fiévreuse malgré les basses températures de l’Atlantique. Skylar se glissa à leur côté, défit son manteau rapiécé, sali de poussière et de terre, et en couvrit la petite. Sa mère le regarda d’un air inquiet.

– Son état empire, révéla-t-elle d’un murmure. Elle va mourir, sous-entendait-elle de ce regard éloquent.
– Il lui faut des médicaments.

Skylar examina les alentours et exhala un soupir. Il ne trouverait rien de tel ici…il fallait remonter, quitter le fond de cale et s’aventurer là où ça grouillait de gardes. A l’étage des cabines, il devait bien y avoir une infirmerie. Longuement il contempla Anna, l’apaisa d’un doux sourire et se redressa. Il était déterminé à prendre le risque de l’aider.

– M’en occupe.

Skylar abandonna-là son groupe et gravit quatre à quatre les marches de fer de la machinerie. En haut, il entrouvrit l’épaisse porte à manivelle et estima d’un coup d’œil la dangerosité de la cale supérieure du navire. Personne. Rien que des centaines de conteneurs alignés. Il régnait-là un silence tel que le jeune homme avait l’impression d’émettre un tintamarre monumental simplement en marchant. Il se faufila entre les immenses boîtes de fer, toute son attention vagabondant de recoin en recoin, à la recherche d’une éventuelle sentinelle. Une obsession telle qu’il trébucha sur un câble et s’échoua de tout son long sur le sol. Grommelant de douleur et de mécontentement, il releva la tête et admira un spectacle…étonnant. Glauque.
Une dizaine de module cryogéniques étaient entreposés-là. Les consoles qui y étaient reliées affichaient une multitude d’informations, de paramètres et de statistiques au sujet du passager…mais aucun, absolument aucun n’avait de nom. Des cobayes, songea immédiatement Skylar. Il voulut immédiatement quitter cet endroit, et il l’aurait fait s’il n’avait entendu des voix. Un triangle de lumière se dessina sur le sol et les murs, trahissant deux gardes en factions.

– …et là, elle me dit que c’est des faux. J’te raconte pas la surprise !
– Tu m’étonnes, ha-ha-ha !

Il n’y avait nulle part où se cacher. Ils arrivaient du côté des modules, et faire demi-tour, courir sur ce sol de tôle trempée, attirerait irrémédiablement leur attention. Skylar saisit la seule occasion de passer inaperçu : il se glissa à l’intérieur d’un module libre…qui se referma sur lui.

« Le Lady Mariana n’est jamais allé en Europe. Sa vraie destination ? Une base secrète des Etats-Unis au Groenland. Les scientifiques y avaient déniché quelque chose…allez savoir quoi. Toujours est-il qu’en 2039, le jour du réveil d’Ultraxion, la base a été détruite. Les décombres ont tout englouti…On nous a oubliés. Vingt-neuf foutues années. C’est une expédition scientifique de Pinxit Industries qui m’a sorti de là. En 2068… »

5H00 AM, indiquait l’horloge tachée de rouille du port de Leith. Le grincement des gonds et les innombrables claquements du cargo Angel Wings, fraîchement arrivé du Groenland, brisaient le silence vaguement oppressant de ces lieux mal fréquentés. Des marins beuglaient des ordres, d’autres esquissaient de grands gestes, tandis ce que la rampe de l’Angel Wings s’abaissait dans un mouvement d’une lenteur presque languide. Les tire-au-flanc très occupés à fumer une clope entre deux conteneurs se mirent au travail au pas de course, transvasant la cargaison de l’imposant navire à d’imposants camions. Le logo de Pinxit Industries indiquait très clairement leur provenance. Eh bien, de quoi pouvait-il bien s’agir ? Quelques petits curieux, terrés à l’angle des venelles, observaient cet étrange spectacle.
Une fois le navire vide, une myriade de phares s’allumèrent, et des moteurs grondèrent. Un amalgame compact de gaz d’échappement et de brouillard étouffa bientôt tout ce boucan, et le silence retomba. Quatre camions chargés investirent les hangars de Pinxit. L’ingénieur en chef beugla des ordres, et on vida toute la marchandise, comme prévu.

– Les gars, c’est quoi ça ? Demanda le chef en désignant de l’index quatre modules de survie empoussiérés.
– ‘sais pas chef, lança un des gars de la maintenance en haussant les épaules. Z’ont dit que c’tait avec le chargement, les types de l'Angel…nous on a pas posé de questions.

Le chef lorgna l’une des consoles d’un air suspicieux.

– Sujet 420-03…putain, c’est quoi ça ?

L’autre haussa derechef les épaules, l’air de dire « j’en sais rien, et j’en ai rien à foutre. » On voyait souvent des trucs…louches, chez Pinxit Industries.

– Ok, emmenez-moi ça aux labos, ils sauront quoi en faire. »

Quatre chariots furent nécessaires au transport de ces cercueils de silicone d’un blanc immaculé. L’étrange procession quitta les hangars et s’engagea dans les couloirs sinistrement livides du pôle de recherches de Pinxit Industries. Tout ce raffut réveilla le docteur Stevens, à-demi assoupi sur un oreiller de paperasse sous lequel gisait son ordinateur.

– Doc, on vous ramène des pochettes surprises. S’écria l’un des gars en alignant un des modules contre le mur.
– Qu’est-ce que…qu’est-ce que c’est ? Demanda le doc, encore à-demi endormi.

C’est uniquement en ouvrant l’un des modules, et en découvrant le corps inerte d’un illustre inconnu, que le doc compris.

– C’pas vous qui cherchiez des cobayes, doc ?

A cette remarque, le doc soupira.

– C’est contraire à toutes les règles déontologiques, je l’ai déjà dit à M. Turner et…
– La déontologie c’pas mon problème, doc. Le coupa l’autre, tendant simplement et avec insistance un reçu de la maintenance. J’veux seulement une signature. Le reste, vous voyez avec le patron.

Stevens signa le fameux reçu et, s’abandonnant à la contemplation de son téléphone de service, hésita à appeler M. Turner. Il le fit malgré tout…comme toujours.

– Quoi ?
– M. Turner je…j’ai une surprise pour vous en provenance directe des Etats-Unis. C’est arrivé il y’a à peine une minute dans mon labo. Les ouvriers de la maintenance nous l’ont ramené, ça ne figurait pas sur l’inventaire et ….
- Assez de détail, venez en au fait !
– J’aimerais que vous veniez jeter un coup d’œil, j’ai reçu quatre modules de survie de l’Angel Wings …

Turner raccrocha.
Il arriva au labo cinq minutes plus tard.

– Qu’avons-nous là ?
– Quatre humains chronophasés, type caucasien, tous masculins. Des cobayes.

Silence.

– Lancez le projet Black Viper, lâcha Turner tout de go.
– Mais ce n’est pas correct et contre les principes, ce sont quand même des êtres hu…
– Je ne vous paye pas pour vos flagorneries, Stevens, faites simplement ce que je vous dis. Enclenchez la phase préliminaire du projet Black Viper.

« A mon réveil, j’étais le fils d’un nouveau père et le bien d’une nouvelle entreprise. Un chien de guerre à la botte de Pinxit Industries. Un agent « Black Viper », comme en témoigne le tatouage de vipère sifflante au creux de ma nuque. Ce sommeil de trente ans, tous ces changements, ce Moi devenu quelqu’un d’autre…me voilà perdu. J’erre comme en cette époque apocalyptique où tout s’effondrait autour de moi. Je suis une ombre du passé, et celle qui effacera votre avenir. »

*
**


Shadow détourne lentement le regard du miroir. Certains souvenirs ne devraient jamais ressurgir. Il empoigne la crosse de son pistolet et, vissant le silencieux, jette un œil loin devant lui. Au-delà de la porte de la salle de bain, au-delà du salon, vers la porte de la chambre elle-même. D’ici quelques minutes, sa cible entrerait dans cet hôtel miteux…
Et à la lueur du crépuscule, elle y verra sa dernière ombre.

You, myself & I
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