Informations
Famille Ϟ Aviana a coupé tout lien avec son ascendance humaine. Sa famille se résume désormais à Jacelyn de Blanval son époux, et Lauralyn, leur fille.
Niveau de vie Ϟ Elevé. Aviana affectionne le luxe ostentatoire, celui qui se clame dans l'éclat des bijoux et des dorures. Elle se plait à dépenser, bien moins par générosité que par désir de faire voir son argent.
Emploi et études Ϟ Dilettante éhontée, Aviana possède un riche réseau immobilier à travers le pays, dont les racines s'infiltrent jusqu'entre les murs d'Edimbourg. Lorsque la fantaisie lui vient de se mêler personnellement de ses affaires, les conséquences en sont souvent désastreuses, car les chiffres austères des lois économiques se moquent bien des apparences fabuleuses de la magie des faës.
Résidence Ϟ Aviana possède deux résidences principales. L'une jouxte le siège de sa société dans un quartier huppé d'Edimbourg. Il s'agit d'un bâtiment dernier cri, orné de vastes baies vitrées donnant sur des jardins intérieurs. Dans un style épuré, lumineux et moderne, il est un chef d’œuvre en matière de domotique. Aviana s'accommode de l'omniprésence de la technologie en cela qu'elle n'a jamais rien à toucher qui risquerait de corrompre sa nature.
La seconde est un bâtiment d'apparence austère, aux murs de pierres effritées, lequel renferme en son sein un paradigme de lumière, de couleurs, de couloirs mouvants parés de soieries, de tentures, de joyaux et de rires. Le plus souvent, Aviana réunit sa cour dans une vaste salle circulaire surmontée d'un dôme de verre teinté, lequel est recouvert en sa face extérieur par des caisses en bois, des gravats et du sable, à une époque où Pinxit et ses associés se montraient un peu trop décidés à sortir les Faës de leur tanière. Aviana rêve de pouvoir faire resurgir de terre sa cour jadis lumineuse.
Capacités
Pouvoirs Ϟ Aviana sait influencer les sentiments d’autrui et n’hésiterait parfois pas à tourner la tête par magie à ceux qui seraient insensibles à ses charmes naturels. A moins que ce ne soit qu’une excuse à avancer pour ceux qui se seraient trop facilement laissés séduire. Aviana n’en est pas moins maître d’une magie d’illusion, sous l’égide d’Ultraxion.
Améliorations Ϟ Aucune.
Atouts Ϟ Aviana est ambitieuse, et a le bras assez long pour ne pas être ridicule en cela. C’est une femme forte, tout à fait capable de jouer de ses charmes et de sa magie pour parvenir à ses fins.
Faiblesses Ϟ Aviana est une puissante égoïste, facilement tentée de croire que sa voie est la seule possible et que de fait, chacun se pliera toujours à la moindre de ses volontés. Si ses gens et ses alliés ont des fois quelque mal à recevoir l'aval de leur souveraine, il va de soi que ses adversaires politiques, Pinxit, le clan des Os et la cour d'Ombre sont encore moins enclins à la satisfaire.
Descrition mentale
Aviana affiche sans le moindre scrupule une bonté intéressée. Ses présents sont des pièges et ses attentions ses poisons, et derrière son soin trop impeccable de sa réputation se terre l’évidence de son orgueil. Raffinée tout autant qu’altière et arrogante, Aviana se plaît à incarner l’éclat mielleux de la cour de Lumière, et ne souffre pas d’être rabaissée.
La souveraine de la cour de lumière est d’une bonté envahissante, dictée par sa propre volonté. Dans son univers bien huilée, il n’est pas permis de sortir du rang et s’écarter du chemin à suivre. Qu’elle part ses édits du clinquant de la magie, ils n’en sont pas moins froids et cruels. Aviana manie une justice redoutable et sans âme, où est condamné d’avance quiconque lui déplaît.
Aviana avait toujours été différente, au point de n’avoir que sur le tard conscience de sa singularité. De prime abord, elle n’était qu’une enfant discrète, égarée dans ses pensées, aux amitiés rares et curieuses. Elle était le genre de personne que l’on ne s’attache pas en demi-teinte. Soit on l’appréciait tel un trésor à préserver, soit elle n’éveillait rien de plus qu’une lasse indifférence.
Lorsque sa singularité s'afficha au grand jour, son père préféra la dissimuler aux regards. Son mariage arrangé avec la mère d'Aviana avait déjà volé en éclat, et son ex-femme ne désirait en rien tisser des liens avec son enfant, qui l'aurait emprisonnée dans sa vie d'avant, une existence morne et sans avenir, à partager avec un homme qu'elle n'avait jamais aimé. A force de questions, elle finit par comprendre qu'il y avait d'autres gens comme elles, mais qu'elle n'avait pas le droit de les fréquenter.
Aviana s'en trouva meurtrie à double titre. Elle souffrait de sa solitude, et de vivre dans un monde d'adulte, où évoluait son père, sa gouvernante et ses professeurs particuliers qui s'assuraient qu'elle poursuivait correctement ses études par correspondances. Et la jeune Aviana se sentait salie, s'imaginant issue d'un rang inférieur, car les seules personnes à qui on lui avait jamais interdit de parler étaient les mendiants, les ivrognes et vendeurs à la sauvette.
Il y eut un jour où l'appel fut plus fort que le confort serein de sa demeure. Ce n'était pas une fugue à proprement parler, car Aviana avait le sentiment de se retrouver plus que de fuir. Elle ne chercha pas à fréquenter les centres. Les portes grillagées qui en barraient l'accès lui donnait la chair de poule, elle se sentait redevenue enfant tremblant dans son lit sous le regard de cauchemars chimériques. Dans la pénombre des ruelles des quartiers malfamés, elle pénétra, sans se soucier des regards insolents que son passage éveillait.
Qu'on se le dise, elle avait les manières guindées et les allures de qui n'a jamais souffert de rien, et pour qui l'argent n'est rien sinon la marque du pouvoir qu'on affiche. Au premier des siens qu'elle rencontra, elle offrit une bague d'un or indécent, lui demandant en échange de la mener aux autres qu'elle désirait rencontrer. L'intéressé, un faë à l'apparence fabuleuse du nom de Jacelyn se félicita de cette petite sotte et de l'aubaine qu'elle suscitait. Il se promit de la perdre dans les dédales des rues et de la dépouiller de ses autres trésors.
C'était une faë, et il ressentait une once de scrupules à la trahir, mais de toute évidence – et elle ne s'en cachait pas – elle était différente de lui et de leurs pairs. Elle n'avait pas subi l'opprobre, n'avait pas été rabaissée pour ce qu'elle était. Aviana n'avait pas conscience de ces reproches muets qui glissaient sur elle. Dans sa fierté d'adolescente, elle clamait avoir souffert d'avoir vécu séparée d'eux, et à ce titre, revendiquait sienne un peu de cette souffrance.
Alors que Jacelyn tissait son piège, emportant la jeune femme dans une impasse que nul ne fréquentait, elle le retint, attrapant son poignet dans l'étau de ses doigts diaphanes.
« Tu te trompes. Ce n'est pas là qu'ils sont. »
Jacelyn tressaillit, prisonnier des mensonges qu'il avait proféré. Son regard se riva à celui de la future reine et il s'y noya. Aviana sourit, ennuyée et ravie, contrite et provocatrice. Elle aimait la beauté des êtres et la grâce des mensonges, et dans cette nuit frémissante passée loin de chez elle ils s'offrirent l'un à l'autre. Et quand se leva un soleil timide, baignant d'une lumière tamisée la poussière du ghetto, Aviana déclara :
« Je trouverai les autres et je les protégerai. Ensemble, nous gagnerons les hauteurs.
- Les hauteurs ? Comment ça ? Tu veux qu'on vive sur les toits ? Avait ricané son amant d'un soir.
- Non. Dans un royaume imprégné de lumière, sous le regard des astres. »
Et quand Aviana s'était levée pour effleurée de la main la rampe d'un escalier, le regard comme perdu dans le vide, Jacelyn aurait juré qu'elle y voyait des choses qu'il ne voyait pas.
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Promise à hériter de la fortune de son père, elle n’étonna pas moins en se lançant à sa suite dans une grande école de commerce. Suite au mariage bien trop raisonnable qui l’avait vu naître, l’on pensait qu’elle se contenterait d’être une jeune femme affable et souriante, pour sacrifier son existence entière à donner enfant et considération à son futur époux.
Les choses se gâtèrent quand l’héritière se plut à fréquenter d’autres cercles, à mener une double vie dont naîtrait la cour de lumière et sa princesse. Tous les investissements qu'elle fit à cette époque n'était pas pécuniers, Aviana épousa Jacelyn, et son union fut à l’origine d’un clivage profond au sein de sa propre famille. Son père, qui l’avait toujours choyé comme la prunelle de ses yeux en fut profondément affecté. Loin de renier son enfant indigne, il lui céda suffisamment des parts de la société pour qu’elle put voler de ses propres ailes. A l’heure actuelle, il est rare que père et fille se voient en dehors des réunions du conseil d’administration, bien qu’il cherche à se rapprocher d’Aviana pour le plaisir de voir grandir la radieuse Lauralyn.
Aviana se plaisait à être le symbole de sa quête de lumière, si elle avait usé de l'aura de Jacelyn pour s'accaparer la confiance de ses pairs retranchés dans leurs ghettos, c'était son charisme à elle qui les enchaînait peu à peu à ses pas.
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Vexée. Aviana était vexée, comme seule peut l’être la souveraine de la cour de lumière. Elle avait beau avoir un époux formidable et une fille resplendissante, il était de l’autre des choses qu’elle fut, sinon adulée au moins saluée pour ce qu’elle était, une femme désirable et désirée. Si rien ne suggérait que Caïn fut du genre à mépriser la gente féminine - certains ragots étaient sans équivoque - alors il fallait que lui aussi tombe sous son joug.
C’était la les prémices d’une folie virant à l’obsession. Un défi que la reine refusait de laisser en suspens. Eut égard à leurs obligations respectives, Aviana n’avait pas tant de mal à se confronter à son alter ego, en cela qu’elle était celle qui fuyait d’ordinaire de telles occasions. En sa possession, elle avait un philtre aux vertus particulières. Il n’altérait ni le jugement ni la volonté de celui qui le buvait, mais il l’incitait à percevoir la première personne rencontrée comme la plus délicieuse des rencontres.
Caïn n’était pas assez sot pour ne pas sentir le piège dont la trame soutendait chacun des mots d’Aviana. Mais Aviana n’était pas assez malhabile pour ne pas avoir songé au prix à payer pour ses lubies. Plutôt que d’éventer ses mauvaises manières, le seigneur de la cour d’Ombre avait préféré accepter le verre de vin offert, mais s’était précautionneusement saisi de celui d’Aviana avant de la regarder boire le sien. Un rictus narquois s’était étiré sur ses lèvres, et il n’avait pas fait le moindre commentaire, certain de battre la reine à son propre jeu maladroit.
Et c’eut indubitablement été le cas si Aviana n’avait pas empoisonné les deux verres.